Épisode 1 – Point com’
Je trouve que c’est vraiment la plus grande difficulté dans l’entrepreneuriat, réussir à se renouveler pour tenir sur la durée. Et c’est ce qui m’a inspiré le sujet du jour. Vous racontez finalement les vagues par lesquelles je suis passée depuis 2017.
Alors quand je donne mon année de lancement, j’ai toujours un peu l’impression de faire partie de la team des dinosaures, même s’il y a bien plus anciens que moi. Mais bon, en tout cas, depuis mes débuts, j’ai eu des années plus faciles que d’autres, et des défis et des doutes à surmonter. Et si je peux vous aider en partageant mes aventures pour vous sentir moins seul face à vos difficultés, ce sera mission accomplie pour cet épisode.
Mes premières années en freelance
Le contexte de mon lancement comme rédactrice web SEO freelance en 2017
Pour vous raconter un petit peu le départ, je me suis lancée en 2017, après avoir été juriste en cabinet d’avocat dans un cabinet spécialisé en droit social.
J’avais un CDI. Tout était sur le papier hyper bien calé. Pour autant, j’avais vraiment envie de faire mes propres armes, de me débrouiller seule, d’organiser mes journées, de pouvoir vraiment justifier mon investissement parce que je le considérais comme étant juste.
Et ce n’était pas toujours le cas dans la façon dont je travaillais dans ce cabinet. Et c’est ce qui m’a inspiré vraiment la volonté de me mettre à mon compte, c’est de pouvoir être libre de mes actions. Du coup, j’ai démissionné. Et après avoir découvert le métier de la rédaction web, que je ne connaissais pas du tout, en freelance, qui était un statut que je connaissais de loin, mais qui n’était pas du tout non plus développé, en tout cas dans le coin dans lequel je suis. Je n’entendais pas parler. On travaillait avec des employeurs dans le cabinet dans lequel j’étais.
Et c’est vrai qu’il n’y avait pas de contrat qui était particulièrement passé avec des prestataires freelances. Donc, je découvre aussi le statut. Vu que je démissionne, je ne peux pas toucher le chômage, alors pour partir sereinement je trouve un CDD alimentaire de 6 mois. C’est ce qui m’assure ma sécurité pour me lancer. Les 4 premières années tout se passe bien.
Communiquer sur les réseaux sociaux avant 2020
Alors, à l’époque, Instagram et les réseaux sociaux, ce n’était pas du tout ce qui était, ce qui est aujourd’hui. La plateforme à la limite sur laquelle on pouvait gagner un petit peu de visibilité à ce moment-là, c’était plutôt Facebook. Mais Instagram, ce n’était absolument pas un support professionnel quel qu’il soit.
On était vraiment aux prémisses de la plateforme. Et ce que j’ai mis en place au départ pour me lancer, c’est mon site internet que je me suis créé moi-même avec WordPress.
Je me suis formée au SEO avant ce lancement, pendant les 6 mois où je travaillais à temps plein dans mon boulot alimentaire parce que c’était la partie vraiment que je découvrais. J’ai aussi suivi des formations en présentiel autour de chez moi avec des spécialistes du référencement naturel, mais aussi des réseaux sociaux et puis des outils de Google, comme Google Analytics, par exemple.
Je me rappelle que je décroche mes premiers contrats dans les premiers mois. Enfin, dans le premier mois d’ailleurs. En fait, je suis partie vraiment avec l’objectif de me dire, vu que je ne connaissais pas et qu’il n’y avait pas en plus autour de moi facilement des témoignages de rédacteurs web, il fallait que je sache si mon activité pouvait être viable ou non. Je fais d’ailleurs le bilan de ma première année en freelance sur le blog.
J’ai conçu ce site Internet sur lequel, en fait, j’assurais ma vitrine via mon blog. C’était vraiment l’endroit vers lequel les personnes que je pouvais démarcher allaient voir finalement comment j’écrivais, comment je construisais mes articles. Et d’ailleurs, j’ai eu beaucoup de retours en me disant, on a été consulter votre blog, on voit qu’en gros, vous savez écrire et que ça tient la route. Donc, c’est pour ça qu’on est ok pour démarrer avec vous une collaboration. Donc, c’était vraiment important. Par contre, j’étais pas sur Instagram la première année.
J’ai assez vite couplé mon site internet à Pinterest. Et assez rapidement, j’obtiens un trafic intéressant.
Alors évidemment, sur Pinterest, j’en ferai certainement un épisode aussi du côté de cette stratégie-là, mais ça demande énormément de régularité. C’est très chronophage parce que créer des épingles, ce n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant. Il faut répéter sans cesse les mêmes actions pour créer ces fameuses épingles et les mettre dans ces tableaux, etc.
Donc, c’est des actions qui sont très chronophages, mais qui, par contre, portent leurs fruits sur la durée parce que moi, pour le coup, cette stratégie-là, elle a porté ses fruits pendant plusieurs, bien pendant les quatre, cinq premières années. Ça a pu m’assurer du trafic facilement, on va dire, via des épingles que j’avais pu créer les premières années.
Le passage du COVID en 2020
Le ralentissement suite à mon congé maternité et le changement de cap
On arrive en 2020 et c’est là que je vais être confronté, je pense, à la première vraie difficulté. Alors pour le coup, dans le secteur, c’est pas le Covid qui me met en difficulté parce qu’au contraire, finalement, la demande, elle était importante à ce moment-là. Plutôt du côté du CM, d’ailleurs, que de la rédaction web, parce qu’en fait, toutes les entreprises qui ne peuvent plus activer leur activité parce que les points physiques sont fermés, se disent qu’il faut vraiment qu’ils assurent du côté du digital. Donc, il y a quand même une forte demande.
On sent qu’il y a quelque chose qui est en train de se passer, sauf qu’à ce moment-là, moi, je suis enceinte et du coup, c’est la première année que le congé maternité en freelance est activé, autorisé, lancé. Et du coup, je pense que je suis dans les premières à tester le principe. Dans tous les cas, fin avril, je crois que c’était mi-juin, je suis en congé maternité.
Donc moi, au contraire, quand tout le monde accélère finalement du côté du web, je me sens sur l’inverse. Moi, je suis en plein ralentissement.
Je constate assez vite que je ne vais jamais pouvoir suivre la cadence de me concentrer sur des textes qui demandent à la fois de la recherche et puis après de la concentration en termes de structures d’organisation. Voilà, je ne suis pas sur des textes, on va dire standards, qu’on peut rédiger uniquement parce qu’il faut activer le volet SEO et on va dire qu’ils sont construits pour Google. Je suis sur des textes plus importants, dans lesquels il y a quand même un besoin de recherche avant.
Et du coup, je sens rapidement qu’il va falloir que j’arrête ce type de prestations qui me tiennent quand même pas mal au niveau de mon CA parce que je suis dans la capacité totale de suivre le rythme. Donc, ce que je fais, c’est que je constate qu’il y a plusieurs problématiques dans la façon dont je bosse. C’est bon, déjà ce côté rédaction web qui tiendra pas la route très longtemps.
Et puis, l’autre point que je prends en pleine figure, c’est le manque de structure que j’ai jusqu’à présent. C’est-à-dire que moi, je suis, alors pour le coup, j’ai un côté carré avec mes clients parce que je pense que j’ai des études qui m’ont aidé sur la structure forcément. Quand on fait des études de droit, on ne peut pas trop passer à côté.
Donc, je n’ai pas de difficulté à structurer les projets de mes clients. Par contre, je suis quelqu’un paradoxalement dans la vie qui n’est pas la plus organisée qui soit, dans le sens où je n’aime pas particulièrement tout planifier, tout organiser. Je ne suis pas du tout dans le contrôle dans ma vie personnelle. Je suis plutôt à faire les choses à l’instinct.
Au contraire, je préfère quand d’ailleurs tout n’est pas cadré ni organisé, ce qui n’est pas des plus simples avec un enfant. Je l’ai compris assez vite aussi. Mais bon, en tout cas, à ce moment-là, je sens bien que ce manque de structure sur mon activité pro de mon côté, sans parler du côté client, me pose problème.
La préparation d’une formation jamais lancée
Je pense qu’on était en 2021. C’était un petit peu plus tard quand même parce qu’en 2020, j’étais quand même la tête sous l’eau au niveau de la fatigue. Et du coup, j’étais pas en capacité de construire quoi que ce soit. Mais en 2021, donc on est toujours post-Covid, grosse émulsion du côté de la demande en ligne et des fameuses formations en ligne. Et je sens qu’il y a quelque chose à faire, surtout parce qu’en fait, j’ai beaucoup de demandes qui arrivent, mais finalement, je me sens assez vite limitée parce que je ne peux plus, on va dire, étendre le champ des possibles comme je l’entends, puisque j’ai un bébé à gérer des nuits pourries, de la fatigue accumulée et compagnie. Et du coup, mon planning, il est quand même bien plus serré qu’avant.
Donc, je dois refuser des contrats et je me dis, est-ce que je créerai pas une formation en ligne. À ce moment là, je suis bien sur Instagram et donc je prépare un peu mon lancement tout bazar. Et puis, le problème, c’est que je me rends compte aussi d’un autre truc qui arrive assez rapidement, c’est que avec un bébé tout petit et la fatigue, finalement, je n’avance pas assez vite sur cette construction de formation.
Je prends plus de temps que prévu. Je me sens ralentie finalement par rapport notamment au deadline que je m’étais moi-même mise. Et je vois à ce moment-là d’autres entrepreneurs lancer des formations équivalentes. Et ça me plombe ma propre motivation parce qu’en fait, je me dis que moi, je ne vais jamais y arriver, que finalement leur truc il tient vachement bien la route, et que moi, à côté, ça va être du bricolage, et que j’ai pas de légitimité à lancer ça. Bon bref, je me fais rattraper par le flip quoi. Et du coup, je laisse cette formation aux oubliettes.
La gestion du syndrome de l’imposteur
Je crois que le syndrome de l’imposteur, je le découvre dès le départ. Je pense que là aussi, c’est commun à beaucoup de monde. Lorsque je signe mon premier client qui est Eskimoz, qui est cette grosse agence web. Alors vu qu’à l’époque, ce n’était pas une grosse agence web, je n’ai pas eu un stress du fait de la notoriété de l’agence.
Mais par contre, forcément, lors des premiers textes à rédiger, je flippe parce que je n’ai pas énormément d’expérience en SEO. Mais par contre, je me souviens me dire toujours de faire du mieux possible. De me dire que le texte, je le rédige du mieux que je peux faire. Et puis derrière, on verra si j’ai des retours. Et si j’ai des retours, je les prendrai en compte justement pour progresser. Et je crois que ça, c’est un point qui est hyper important à la fois, là en l’occurrence dans la rédaction web et dans ce domaine, pour le coup, ça m’a beaucoup aidé de partir de ce postulat là.
Il y a d’autres clients auxquels j’ai été confronté, qui eux étaient plus expérimentés que moi sur le sujet, et qui me faisaient parfois des retours du style à, bah non, ça va falloir creuser, ça c’est pas suffisant. Voilà, j’ai eu des points comme ça où en fait, ils remettaient en question ce que j’avais fait, où ils me faisaient des remarques tout simplement. Et dans ces cas-là, je me disais toujours, bah en fait, ne la ramène pas. T’es là pour apprendre, t’es là pour progresser.Donc au lieu d’essayer de justifier tel ou tel point, tu vas plutôt aller bosser, revoir ton truc et te remettre en question pour faire mieux. Et j’ai souvent eu d’ailleurs, en partant de cet état d’esprit-là, des retours plutôt positifs des personnes qui bossaient avec moi.
Parfois, accepter finalement des challenges, c’est une bonne chose pour dépasser ce syndrome de l’imposteur. J’ai pu me lancer sur des sites sur lesquels il y avait un peu plus de travail que ce qui était prévu en termes de budget. Mais pour le coup, je prends ces projets-là parce qu’ils me permettent de me challenger, ils me permettent de progresser. Et je crois que c’est ça qu’il faut garder en tête à ce moment-là, c’est quoi notre objectif personnel à nous finalement.
Je trouve que c’est ça qui est intéressant, c’est que se remettre en question, chercher à progresser, chercher à faire mieux, s’inspirer de ceux qui sont plus avancés que nous, c’est hyper riche finalement pour notre propre progression et pour dégager en même temps ce syndrome qui clairement nous paralyse, bien trop souvent.